L'amplification est définie comme le rapport des modules du signal de sortie sur le signal d'entrée et sur la différence de la phase du signal de sortie avec la phase du signal d'entrée.
Sur ce schéma on peut remarquer que le courant i2 est entrant, alors qu'intuitivement, il est sortant. En réalité il s'agit d'une convention qui précise que tous les courants sont définis entrants.
L'équation en entrée est
L'équation en sortie est :
On définit l'amplification en tension : et le gain .
On définit l'amplification en puissance : et le gain
L'impédance d'entrée est Ze, elle peut être calculée en mesurant l'amplitude et la phase de la tension V1 et le courant i1. L'impédance Ze est définie par le quotient des amplitudes et le déphasage entre tension et courant comme cela est présenté dans la représentation complexe des circuits en alternatif.
Pour la mesure de l'impédance de sortie, la méthode est différente, car on ne peut pas injecter une tension v2 en sortie d'un montage sans risquer de le détériorer. En pratique on fait des mesures des amplitudes et phases de la tension v2 et du courant i2 pour différentes valeurs de ZL que l'on choisira de préférence réelle (résistance pure).
Dans le cas d'une transmission en puissance, on veillera à adapter les impédances du circuit afin de transmettre le maximum de puissance, comme cela a déjà été montré avec les circuits en courant continu.
On en déduit donc que l'adaptation d'impédance est réaliisée en entrée si Zg=Ze et en sortie si Zs=ZL.
Les montages utilisant des amplificateurs opérationnels peuvent être modélisés avec des blocs fonctionnels.
Un bloc fonctionnel représente une fonction de transfert en utlisant l'opérateur de Laplace avec la relation S(p)=F(p)E(p).
Cette méthode permet d'effectuer les calculs aussi bien en continu en prenant puis en calculant l'expression de s(t) à partir de S(p), qu'en alternatif en régime permament en prenant p=jω pour calculer ensuite le module et l'argument de s(t).
Un système bouclé est un montage où une partie de la grandeur de sortie est additionnée (réaction positive) ou soustraite (réaction négative) avec le signal d'entrée. Cette méthode permet de mieux contrôler le gain de l'amplificateur et dans certains cas sa bande passante.
Dans le schéma présenté, on prélève une partie du courant de sortie que l'on injecte en entrée. Le signe des courants définit le type de réaction positive ou négative.
Il existe un autre montage pour obtenir une réaction en tension. Plutôt que d'étudier tous ces montages, on va se limiter à une étude sous la forme de blocs fonctionnels qui sont indépendants de la grandeur utilisée. Par contre, on n'oublie pas les unités lors du passage aux signaux temporels ou fréquentiels.
L'objectif est d'exprimer S(p) en fonction de E(p). Pour cela on exprime ε(p) en fonction de E(p) et S(p) d'une part et ε(p) en utilisant la relation des blocs fonctionnels S(p)=A(p)ε(p) d'autre part.
Un système bouclé peut être instable, c'est à dire que la sortie peut diverger vers ±∞ en théorie, car en pratique le signal de sortie est toujours limité par les valeurs de l'alimentation. Il peut également devenir oscillatoire, c'est à dire que s(t) devient un signal alternatif indépendamment du signal d'entrée.
Pour déterminer la stabilité, on étudie la réponse impulsionnelle du système. Dans ce cas le signal d'entrée est une impulsion de Dirac qui a pour transformée de Laplace 1.
On propose d'étudier un exemple en prenant , B(p)=B et E(p)=1 ce qui donne . On va étudier le comportement de ce système lorsque A tend vers l'infini en exprimant s(t) : . On comprend que si AB>1, ce qui est souvent le cas.
Ce système est donc stable.
On propose d'inverser les positions des signes + et - de façon à obtenir une reaction positive et on refait la même étude.
La valeur de S(p) vaut
Ce système est divergent, il est instable divergent.
Dans le cas d'un système à réaction négative et stable, on a un résultat intéressant lorsque que B(p)=B et A(p)=A avec A qui tend vers l'infini :
L'amplificateur opérationnel ou AOP est un amplificateur qui effectue l'amplification de la différence des tensions d'entrées notées e+ et e- avec la relation :
On définit donc un AOP idéal avec les caractéristiques suivantes :
On appliquera ces règles pour tout montage ou la réaction est négative. Si la réaction est positive, il faudra appliquer la relation réelle de l'AOP ou encore : en considérant A → ∞
En pratique l'amplificateur opérationnel est toujours alimenté avec une tension symétrique par rapport à la masse : ±Vcc. Ces alimentations ne sont jamais représentées sur les schémas, elles sont implicites.
Sur la figure qui donne le détail au voisinage de 0, on peut observer que la courbe ne passe par le point (0,0) comme cela devrait être le cas. Ce décalage est dû aux courants de polarisation des entrées + et - ainsi qu'aux tensions résiduelles à l'intérieur de l'AOP. Dans le cas présent cette tension de décalage ou offset est d'environ 50mv.
On peut lire sur de diagramme un gain d'environ 149dB et une fréquence de coupure à -3dB d'environ 0.07Hz. Ce qui donne A0≈28×106 et ω0≈0.44rad/s, ce qui donne un produit gain bande d'environ 1,96MHz (la documentation constructeur donne 1,8MHz).
Elle est définie par la variation de tension par unité de temps, ici on a 30v pour environ 6µs ce qui donne 4.2v/µs (la documentation constructeur donne 3V/µs).
On a une réaction sur l'entrée négative, et pas sur l'entrée positive, on a donc une réaction négative, le système est stable.
Le calcul de e- est obtenu en utilisant la règle du pont diviseur de tension par rapport à Vs. Le calcul de Vs s'obtient également en utilisant la relation de l'AOP par rapport aux deux entrées.
En appliquant les principes de la réaction utilisées avec les schémas fonctionnels avec A(p)=A et on obtient la relation :
Ce montage est appelé non-inverseur car la tension de sortie est en phase avec la tension d'entrée.
Lorsque la réaction est négative, on peut appliquer le fait que la différence entre e+ et e- est nulle. On peut écrire la relation e+=e- pour faire les calculs du montage. Cela donne dans le cas présent :Conclusion : Avec un AOP idéal (i+=i-=0) et une réaction négative validée, on peut simplifier les calculs en appliquant la règle e+=e-. C'est cette méthode qui sera privilégiée dans tous les calculs des montages qui utilisent des AOP.
on simule l'application numérique avec R1=1kΩ et R2=10kΩ
On peut lire sur de diagramme un gain d'environ 21dB et une fréquence de coupure à -3dB d'environ 200kHz. Ce qui donne A0≈11 et ω0≈1.25×106rad/s. Le produit gain bande passante A0f0=11×200000≈2.2×106. Le produit gain bande passante reste le même, la contre réaction augmente la bande passante.
Cette fois-ci, on a une réaction positive, ce qui signifie que la tension de sortie Vs vaut soit +Vcc, soit -Vcc.
On peut écrire :
si e+ > e- alors Vs=+Vcc,
si e+ < e- alors Vs=-Vcc
La seule rélation que l'on puisse écrire est celle du pont diviseur de tension qui relie e+ à Vs :
Si Ve=+Vcc alors Vs=-Vcc, et dans l'autre cas si Ve=-Vcc alors Vs=+Vcc
On va étudier ce qui se passe lorsque Ve varie de -Vcc à +Vcc, puis de +Vcc à - Vcc.
1ercas : Ve varie de -Vcc à +Vcc
Ve=-Vcc, Vs=+Vcc donne la valeur de e+ :
Ve augmente pour atteindre +Vcc, lorsque Ve dépasse la valeur e+h la tension de sortie Vs bascule à -Vcc.
2èmecas : Ve varie de +Vcc à -Vcc
Ve=+Vcc, Vs=-Vcc donne la valeur de e+ :
Ve diminue pour atteindre -Vcc, lorsque Ve passe en dessous de la valeur e+b la tension de sortie Vs bascule à +Vcc.
Ce changement de valeur pour des niveaux de tensions différents qui dépendent du sens de variation de la tension d'entrée s'appelle le cycle d'hystérésis.
Il existe un grand nombre de montages à AOP, on en présente quelques montages de base qui permettent de mettre en évidence les principaux fonctionnements de ces montages.
C'est le montage non-inverseur à réaction négative précédent avec R1=∞ et R2=0.
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : Ve=e+=e-=Vs qui donne :
L'intérêt de ce montage réside dans le fait que l'impédance d'entrée est infinie.
La tension de sortie est égale en module et en phase avec la tension d'entrée, c'est pour cette raison que ce montage s'appelle suiveur.
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : e+=e-=0
On va maintenant exprimer,e- en fonction de Ve et Vs en utilisant le théorème de Millmann :
Sur certains montages, on trouve une résistance R3 entre l'éntrée e- et la masse à la place du conducteur. Cela vient du fait que les courants i+ et i- ne sont pas absolument nul, cette résistance est égale aux deux résistances R1 et R2 en parallèle. Cela permet d'équilibrer ces courants pour éviter un offset sur le signal de sortie. Une autre solution est proposée sur certains AOP qui intègrent des broches pour la compensation d'offset.
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : e+=e-=0.
En appliquant la loi des mailles, on a . On déduit donc
Cela devait arriver car, ici, a-t-on une réaction équivalente négative ou bien positive ?
Intuitivement, la présence de la résistance R1 nous laisse supposer que la réaction équivalente est négative. Nous allons considérer ce cas.
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : e+=e-=0.
On va donc calculer les expressions de e+ et e- en utilisant le théorème de Millmann.
On part de la relation de l'AOP
En remplaçant e+ et e- par leurs valeurs, on obtient
Et pour ceux qui aiment jouer, que se passe-t-il si la résistance R1 est déconnectée ?
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : e+=e-=0.
On applique le théorème de Millmann en e-
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : e+=e-=0.
On applique le théorème de Millmann en e- et le pont diviseur de tension en e+.
Millman en e-
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : e+=e-=0.
On étudie le montage en régime sinusoïdal permanent. On utilise donc l'impédance complexe du condensateur. On a donc un montage inverseur avec des impédances complexes. On applique directement la relation de l'amplificateur inverseur en remplaçant les résistances par des impédances.
De plus il peut apparaître des oscillations lors du démarrage (régime transitoire) ou en permanence pour un AOP à faible bruit (OP37 par exemple).
Afin de supprimer les oscillations au démarrage, on ajoute une résistance en série avec le condensateur.
On utilise toujours le montage inverseur avec des impédances complexes, la fonction de transfert devient :
On a bien un montage dérivateur si R1Cω << 1
Remarque : La fonction de transfert de ce montage est une fonction de type passe-haut du premier ordre si R=R1
avec une pulsation ω0 qui vaut
.
Il ne faut pas oublier le signe - pour le calcul de l'argument qui est
pour un domaine de définition [0,2π].
On peut en déduire qu'un filtre passe-haut est donc un dérivateur dans la bande atténuée.
On prend Ve=1v, f=1kHz, R=22kΩ, C=10nF qui donne Vs=1.38v.
En régime permanent (après 3ms), on mesure Vs≈1.4v et une phase de -π/2 où 3π/2 suivant le domaine de définition choisi. On observe des oscillations de plus haute fréquence au démarrage. On corrige cela en ajoutant une résistance en série avec le condensateur.
On ajoute la résistance R1=560Ω
Les signaux obtenus sont bien ceux d'un dérivateur, de plus on vérifie bien R1Cω≈0.015 qui reste très inférieur à 1.
On a un AOP idéal avec une réaction négative, on a donc : e+=e-=0, oui mais pas en continu.
On étudie le montage en régime sinusoïdal permanent. On utilise donc l'impédance complexe du condensateur. Comme pour le montage dérivateur, on utilise le montage inverseur avec des impédances.
L'absence de contre-réaction en continu fait que ce montage ne fonctionne pas en pratique à cause des tensions résiduelles continues comme la tension de décalage de l'AOP.
On résoud ce problème en ajoutant une résistance R1 en parallèle avec C.
On refait le calcul d'un montage inverseur avec des impédances complexes
La relation devient
Remarque : La fonction de transfert de ce montage est une fonction de type passe-bas du premier ordre avec
et
.
Il ne faut pas oublier le signe - pour le calcul de l'argument qui est
pour un domaine de définition [0,2π].
On peut en déduire qu'un filtre passe-bas est donc un intégrateur dans la bande atténuée.
On prend Ve=1v, f=1kHz, R=10kΩ, C=10nF et R1=1MΩ.
En régime permanent (après 48ms), on mesure Vs≈1.5v et une phase de π/2 où -3π/2 suivant le domaine de définition choisi. Ce montage vérifie également R1Cω≈62.8 >> 1
On a un AOP idéal et une réaction négative si la diode conduit, on a donc : e+=e-=0.
On suppose que la diode est bloquée à la mise sous tension, l'AOP n'a pas de contre-réaction donc Vs=±Vcc, si la tension Ve est négative, alors Vs=+Vcc, ce qui fait que la diode reste bloquée.
Maintenant, on augmente Ve, lorsque Ve≥0, la diode conduit et on a une réaction négative.
On peut donc écrire : Vs=-VD et Ve=Ri avec .
De ces équations, on déduit :
On a un montage dont la tension de sortie représente le logarithme de la tension d'entrée si celle-ci est positive, ce qui correspond au domaine de définition de la fonction logarithmique.
On a un AOP idéal et une réaction négative si la diode conduit, on a donc : e+=e-=0.
On suppose que la diode est bloquée à la mise sous tension, l'AOP n'a pas de contre-réaction donc Vs=±Vcc, si la tension Ve est négative, alors VA=-Vcc, ce qui fait que la diode reste bloquée et Vs=0.
Lorsque Ve≥0, la tension VA devient positive, et la diode conduit, on a alors la réaction négative d'un montage non inverseur :
Dans ce cas VA=VD+Vs, on a réalisé un redresseur de tension sans seuil.